mardi 6 septembre 2016

Donner à voir et à penser

C'est le titre d'un élégant portrait brossé par l'enchanteur du mensuel d'information "Le Petit Breteillais" : Bruno Merlin.



Iffendic, un soir de Juin. L’été s’invite juste le temps de l’expo, histoire d’être aussi de la fête. La vallée du Meu s’offre aux yeux de tous âges, alors que s’affichent sur le Parc de la Mairie les photographies grand format de 2 artistes désormais reconnus en Brocéliande. Ce soir, Pascal GLAIS et François QUINIO rendent aux habitants les instantanés de vie que ceux-ci ont accepté de confier à l’objectif.

Une jeune femme tend une enveloppe à François. Juste deux mots pour exprimer sa gratitude, elle dont François fit l’esprit danseur d’une forêt. Le temps d’un rêve.

« C’est ça, notre récompense. Ce soir, une lettre, demain, peut-être un simple sourire. » François ne s’en cache pas : il n’aime rien tant que photographier les femmes. Et Pascal ? Il aime aussi. Se définissant comme un « auteur d’images », il reconnaît que vivre de cet art est une gageure. Mais qu’il lui serait « bien plus compliqué de vivre sans. » Ainsi sont-ils, nos magiciens du numérique. Leur approche de la photo peut être distincte, mais quand ils travaillent ensemble, peu importe qui actionne le déclencheur. Les thématiques qu’ils proposent à Montfort Communauté portent les fruits d’une réflexion commune. Aucun hasard si le collectif « Vers 1 ailleurs » tend à fédérer les photographes sensibles à l’évolution du métier.
Pour le projet Parent - Enfant, l’un et l’autre ont souhaité faire un pont entre le lien et l’esthétique. « Peu importe si l’on reconnaît ou non son voisin. Nous avons souhaité capter une relation, le lien entre deux générations. » Autrement dit, plein feu sur l’impalpable. Pari gagné, tant pour les modèles que pour le duo, leur propre relation / collaboration ayant amené nos complices à cosigner leurs clichés. « Notre travail s’arrêtait quand le déclencheur retentissait. » Pas ou peu de retouches. S’ils aiment avec passion la photo, mais par-dessus tout la rencontre, Pascal et François savent que tout se joue avant la prise. Le temps d’accueillir sereinement les modèles d’un jour au creux de l’alcôve qu’ils appellent leur Studio Forain, modeste camion équipé du matériel dernier cri. Le temps d’échanger, d’installer la confiance, et clic, les sujets se livrent au bord de l’intime, à un cheveu de l’universel, et à mille lieues de tout faux-semblant. Magique.

Il fallait faire le choix d’une photo pour l’affiche annonçant ce qu’ils nomment « la restitution » aux résidents. Étant entendu que tout Breteillais photographié consent à être exposé. « Chaque prise a sa petite histoire. Une complicité s’est établie entre les photographiés et nous. » Le choix de Sabrina et de Gabin s’est imposé. « Spontanément et d’une seule voix ! Cette maman et son fils se sont présentés à notre studio mobile le 28 Mai. » C’était à La Cédille, les autres rendez-vous pour les Breteillais ayant été fixés à l’occasion du festival Coup de Théâtre et de la braderie. « Alors que nous avions invité toutes les générations à se faire photographier, sur Breteil beaucoup de jeunes parents ont répondu favorablement. Sabrina et Gabin représentent bien la réponse que les résidents de Montfort Communauté ont collectivement apportée. » 

Valoriser une population tout en l’impliquant dans un projet commun, l’idée est belle. Le résultat est à voir–absolument – jusqu’au 27 Novembre. 
Vernissage le 16 Septembre.

Bruno Merlin